« compressions d’étoupes » sous plexi, verre.

Un paquet d’étoupe conditionné sous cellophane – aperçu par hasard dans un do it – les fils entremêlés révèlent un »Mickey » tourmenté, décati.  Un autre laisse deviner des branchages incertains où le vert des fils se mêle aux tourments d’une écorce brûlée.

« … En ouvrant un paquet, j’en sors du bout des doigts une méduse aux tentacules improbables, parfois une bombe…, un champignon, un pavot. J’étire la matière: apparaît alors une carte d’un pays imaginaire, des villes, un réseau routier anarchique, un pont : Brooklyn, photo de voyages du passé. J’y découvre des formes symétriques à la Rorschach ou des accumulations géométriques chaotiques".

D’autres images apparaissent : le feu, une photo d’incendie entraperçu dans un quotidien, une foule, un film crypté. Parfois, j’en ai marre des contraintes de l’illusion figurative, je bourre les cadres d’étoupe pour une intervention minimaliste. Ou j’improvise un « dripping « à la Pollock. Et je saupoudre de paillettes dorées, sucre glace sur masses cotonneuses que je compresse avec un rouleau à pâte. Le regard du spectateur, le lieu d’exposition et son réseau feront le reste.

Déclinées en différents formats, les compressions proposent un parcours visuel aux références multiples, éclatées, imprévues, soumises à des choix non hiérarchisés,  comme lorsque l’œil parcourt un magazine.